Quand rien ne nous arrive, on voit la vie d’un ton rose pal. Tout va bien et on ne se souci pas des malheurs, ou plutôt de la réalité des choses.
Si la douleur, la souffrance, et la vérité frappent, ça fait mal. Si ces choses sont trop fortes, ou se répètent, on se sent obligé de mettre une couverture. Elle doit être fine pour pouvoir l’enlever de temps en temps, mais assez épaisse pour qu’elle puisse nous protéger. Plus on a mal, et plus on se sent bien sous cette couverture,
Pourquoi en mettre une. Pour se donner un nouveau reflet. Se cacher. Comme les enfants lors d’une nuit de cauchemars. Ils ont peur. Nous aussi on a peur. Peur d’avoir mal.
La souffrance a grandie et la couverture s’est épaissie. Elle change de matière, et devient armure. Elle devient même masque. On change d’image pour ne plus souffrir.
On se sent bien. Trop bien. On pense l’être. On se retrouve emprisonné dans cette armure. On arrive plus à s’en débarrasser.
Comment redevenir soit ? On est plus nous même, et on souffre au cœur de cette prison. Mais les gens ne le voient pas. Ils aperçoivent seulement ce reflet que l’on s’est donné. Il est si beau et respire le bonheur.
Mais personne entend la détresse qui hurle au plus profond de ce corps étranger.
François
16/06/07