Le train suit son chemin quotidien guidé de ce trajet ferreux. Je suis dans l’un de ses wagons. En tête. Quelques places sont encore vides.
Une femme, en face de moi, à ma diagonale, regarde les gares se suivre et poursuivre à travers la vitre rayée de tag. Elle pense. Oui mais à quoi ? Elle a un but si elle est dans ce wagon. Surement rentrer chez elle tout simplement. Pourquoi cette femme est-elle assise en face de moi ? Pourquoi elle ? Elle aurait pu être n’importe qui.
Des hommes et des femmes montent et descendent de ce train gare après gare. Et oui, ils vivent eux aussi.
Certains hommes rentrent chez eux. Leur femme les attend. Le dîner sera surement prêt. D’autre vont en soirée, peut être.
Ou alors chez des amis. Ou sinon ils partent au travail, qui sait ?
Certain sont en pleine dépression, et attendent de rentrer chez eux pour sortir une bouteille d’on ne sait quoi, et pleurer. Peut être qu’une personne du wagon dans lequel je suis mourra ce soir. On ne sait pas ce qu’ils veulent faire, leur but, leur destination.
Un des hommes s’est endormi. Lunettes de vue, costard, cravate. Il tient un bouquet de fleurs avec lui. Il fête peut être son anniversaire de mariage.
A ma droite une jeune femme écoute de la musique. Elle rentre peut être dans son petit studio, qu’elle paye difficilement, grâce à un petit job dans un fastfood.
La femme qui était en face de moi, et l’homme avec son bouquet descendent du train.
Moi je vais au terminus. La fin du voyage.
Tous ces gens se croisent tous les jours et s’en fiche. Ils ne pensent même pas que les autres gens ont également une vie. Non ils n'y pensent pas.
Pour eux, ils ne font que partie du décor de la voie des transports.
Encore un texte inutile, mais il fallait bien que je m’occupe moi aussi dans ce train...
François
23/06/07