Lui parler ? Je ne peux pas. Aucun mot ne lui sera destiné.
Il a fait trop de mal. Il ne m’a jamais touché, ni même parlé.
Et pourtant la souffrance est bien présente.
Vos souvenirs sont bien plus douloureux que les miens. Vous ne m’avez rien dit pour garder mon cœur et mon esprit intacts.
Pourquoi m’en parler maintenant alors ?
Non arrête de parler de ces meubles rués de coups. Ne me dit pas ce qu’il a fait au mur. Ne me raconte pas les injures qu’il t’a craché à la figure. Je ne veux pas savoir. Juste oublier. Ne me dis pas qu’il a souhaité ta mort. Je ne veux pas connaître cette histoire. Juste l’ignorer.
Comment peux-tu continuer de voir ce mal ? Ce mal qui a sûrement changé, et qui regrette maintenant ses faits.
Je lui en veux. Je lui en veux d’avoir fait ce dont je ne connais rien.
Non arrête, je ne veux pas savoir. Je veux juste enlever son image de mon esprit. L’oublier.
Il ne le comprend pas, mais le passé n’a pas sa place dans le présent. Que je lui adresse quelques mots pour le lui dire ? C’est juste impossible. Je ne veux même plus entendre son nom.
Oui je sais, c’est lui qui m’a donné vie.
Dans ces cas là, ôtez là moi. Arrachez ma chair et mon cœur. Ce cœur qui fait circuler ce sang qui n’est pas mien. Ce sang qui bleuit mes veines.
Il n’a pas joué son rôle.
Pourquoi je ne veux plus te parler à toi non plus ?
Tu lui ressembles beaucoup trop.
Tu penses mieux connaître la vie que moi parce-que tu as vécu des choses que tu as cherché à me cacher pendant ces longues années.
Dis-toi que, par moment, j’aurais peut être préféré vivre ce que tu as vécu plutôt que de voir ce que la vie m'a montré.
Vous ne me connaissez pas. Non, vous pensez me connaître. Vous pensez savoir tout de moi.
A part ma couleur préférée, vous ne connaissez pas ma vie, mes pensées, mes raisonnements, mes choix.
Tu ne comprends pas ?
Et bien vas-y insulte moi, juge moi, fais comme notre géniteur. Colle-moi ces étiquettes, fais-toi plaisir.
Egoïste ?
Oui je le suis. Je ne veux partager ni vie, ni cœur, ni corps. Je ne partagerai rien, et encore moins mes pensées avec toi.
Crise d’adolescence ?
Je ne vois même pas le rapport. C’est facile de dire ça oui.
Réponse des sans réponses.
Je pense tout de même être assez terre à terre pour voir la réalité de la vie. Je n’ai pas besoin de toi, et de tes affirmations, pour savoir ça.
A 17 ans, je sais que la vie réserve de belles conneries.
Madame, Monsieur, je vous salue.
François
23/06/07