Entouré d’inconnu dont je ne connais que le nom, je m’apprête à me remplir le ventre. Ils parlent entre eux, rigolent, blaguent, discutent sérieusement, boivent. Que fais-je ici ? Une fête ? Un pot pour un départ ? Je bois à la santé du voyageur. Je ne le connais pas. Les gens me regardent à peine. Moi je les vois, les auscultés, les inspecte, les analyse. J’écoute plusieurs conversations en même temps, mais je ne retiens rien.
Les mets arrivent. Je me prépare. C’est vrai que j’avais faim.
C’est étrange.
J’ai l’impression que ce n‘est pas mon assiette. Elle ne m’est pas destinée. Cette chaise non plus. La table n’a rien à voir avec moi. J’ai la sensation de respirer l’air de quelqu’un d’autre. Ce n’est pas ma place.
Je souris, montre que tout va bien. Faire un semblant de rire.
Quand on n’est pas à sa place, on a cas faire comme si on y était, en fermant les yeux et attendre que le temps coule
François
23/07/07